Reparlons cododo !
Une petite main chaude qui s’étend pour emmêler ses doigts dans vos cheveux, un petit corps qui se met en travers de l’espace pour rester en contact à la fois avec papa et avec maman, une petite bouille d’amour qui vous appelle pour se blottir contre vous, chercher le sein au besoin, vous enjamber pour placer sa tête au creux de votre cou… Il n’y a pas un jour où l’on ne se dit "mon dieu, mais qu’est ce qu’on raterait à ne pas pratiquer le cododo". Et oui, car à bientôt 17 mois lulubelle partage toujours notre lit. Il y a bien longtemps qu’on ne le considère d’ailleurs plus comme le lit conjugal (et que ceux qui manquent d’imagination lèvent les yeux au ciel) mais comme le lit familial. Certains nous regardent étonnés, limites peinés pour nous…. "les pauvres, ils ne s’en sortiront jamais"… si seulement ils savaient.
Si seulement ils savaient que ce n’est pas un fait subit mais un choix délibéré, si seulement ils savaient que ces nuits partagées nous permettent, à nous comme à lulu, de "faire le plein". Faire le plein de nous, réparer les heures de la journée où l’on n’est séparé, où l’on n’est trop occupé pour vraiment se concentrer. Si seulement ils savaient… si seulement ils savaient que c’est dans nos gênes, dans la mémoire de nos ancêtres de procéder ainsi. Si seulement ils acceptaient de regarder ailleurs, partout ailleurs dans le monde où les psychiatres n’ont pas trop sévit pour dicter la bonne conduite… Peut être alors, peut être seulement, ils comprendraient. Ils comprendraient alors que laisser un nourrisson, puis un bébé et enfin un enfant en bas âge seul, dans un couffin puis un lit à barreau, loin du souffle de ses parents, de leur présence rassurante et de leur tendre protection est terriblement triste. Bien sur l’enfant finira par se résigner et dormira même "bien", voir "mieux" que l’enfant cododoté. Mais qu’est-ce que cela signifiera vraiment dans l’instant, et qu’est ce que cela apportera pour le futur ?
C’est à ces questions que les deux livres empruntées à la bibliothèque de la LLL répondent avec beaucoup de précision. "Etre parents le jour et la nuit aussi" du Dr William Sears et "Partager le sommeil de son enfant" de Claude Suzanne Didierjean-Jouveau sont deux ouvrages très différents mais extrêmement complémentaires. Avec beaucoup de détails et de faits scientifiques ils expliquent très bien le rythme de l’enfant et pourquoi il ne fait pas "nos" nuits mais les "siennes". Ils expliquent pourquoi l’enfant se réveille (ses phases de sommeil sont beaucoup plus courtes, son cerveau travaille particulièrement pendant ses petites périodes d’éveil), pourquoi partager le lit avec un bébé s’apprend (plus on commence tard, plus il faut du temps pour que les rythmes de chacun s’accordent), pourquoi dormir avec son enfant favorise l’attachement (mère-enfant et père-enfant), soutient l’allaitement et surtout permet au bébé de prendre une grosse "dose" de confiance pour le futur. Comme pour l’allaitement, dans l’idéal, un enfant ne devrait être "sevré" du lit familial que lorsqu’il est prêt. Respecter ce rythme (si cela convient aux parents) c’est lui donner les meilleures cartes possibles pour vivre plus tard une relation sereine avec le sommeil, la nuit…
Bien sur de nombreux couples ne souhaitent pas "céder". Je respecte totalement leur choix, certainement sont ils convaincus d’offrir le meilleur à leur bébé en lui apprenant, très tôt, à dormir seul comme nous sommes nous convaincus de faire le meilleur choix en offrant à lulu notre présence la nuit. Qui pourra dire qui a raison ? Le temps sûrement. Mais la question que je me pose est de savoir quelle est cette angoisse de céder du terrain ? Mais céder quoi au juste ? Parlons nous ici de ne pas céder aux besoins de l'enfant ou de résister à la pression de la société ? Le débat reste ouvert… un sujet certainement « Paul & Mick » comme diraient mes copines washable (spéciale dédicace) mais un sujet qui m’intéresse en tous cas. J'attends vos avis et commentaires, que j'imagine nombreux quelle que soit votre position sur ce vaste sujet !