Notre plus grande peur...
Dans la vie de parents il y a des moments qui ne se racontent pas. Parce qu'ils sont indicibles, indescriptibles. L'un de ces moments qu'on voudrait oublier mais qu'on sait pertinemment que l'on gardera toujours en mémoire, nous l'avons vécu il y a une semaine tout pile. Vendredi dernier, notre bibouillette a eu une crise de convulsion thermique très violente... elle a perdu connaissance et nous on a cru la perdre. Fort heureusement, mon papa qui m'avait déjà sauvé il y a 31 ans de la même manière a su faire les bons gestes pour la faire revenir et chasser le bleu de ses lèvres... Par pudeur, mais aussi par besoin de faire un peu l'autruche, je ne raconterai pas davantage ces minutes affreuses ici. Je veux "oublier" au plus vite ces images et ne pas les garder sur ce blog. La suite est moins violente, je reprendrai donc mon récit quelques minutes (longues, interminables) après que notre lulu soit revenue parmi nous...
Lulu (et moi par la même occasion) a donc eu droit à sa première virée en ambulance de pompiers. Bon autant être clair tout de suite, elle a pas vraiment apprécié ! Faut dire que sa dernière rencontre avec les pompiers l'avait quelque peu traumatisée (si si rappelez vous l'épisode de "marraine enferme lulu dans la voiture) donc bon, fallait pas s'attendre à ce que la mistinguette, fiévreuse et groggy apprécie à sa juste mesure la conduite sportive du pompier. Arrivées aux urgences, le doudou juste derrière nous avec l'Opel blonde, nous voila donc pris en charge une première fois pour vérifier que la crise était bien passée. Retour en salle d'attente qui, au fil des minutes, se transformait en véritable "cour des miracles" pour être de nouveaux mis sous surveillance aux urgences. Défilé de médecins, d'infirmières, de pédiatres.. arrivés vers 19h, on nous conduit aux alentours de 23h en pédiatrie pour une nuit bien difficile. Installés dans un box avec un lit bébé (le truc à barreaux que lulu ne connaît absolument pas) et un transat, nous voilà allongée toutes les deux (pas le droit de rester à deux parents vu la taille du box, je vous raconte pas la nuit du doudou !) en équilibre précaire sur le transat. Lulu en couche pour faire baisser la fièvre, réveillée non stop pour prendre sa température, poser une poche urinaire, mettre un suppo, poser un cathéter, prendre un sirop, faire des prises de sang... A 3h du matin, moi, ma scoliose et ma vessie (sur laquelle lulu dormait confortablement depuis un moment) on a craqué et demandé à l'infirmière si ça posait un problème que je vire le transat et que je dorme par terre. Super gentille, l'infirmière a eu pitié de nous et a vidé complètement le box pour nous ramener un lit sur lequel nous avons pu finir notre nuit, collée l'une à l'autre, presque comme à la maison !
Le lendemain, lulu alternant toujours des périodes de fièvre, le test urinaire détecte une suspicion d'infection. Il faut donc refaire un prélèvement et mettre le tout en culture. On nous installe donc dans une vraie chambre en fin de journée (avec un vrai lit et plus de 3m2 d'espace vital) sans savoir que nous allions y rester 4 jours. Au final si l'échographie des reins n'a rien montré, une petite infection urinaire a été notée dans les analyses mais rien d'alarmant. En gros, on ne sait pas vraiment ce qui a causé la fièvre qui a causé les convulsions... Tout ce qu'on sait c'est que désormais Lucile a un protocole en cas de fièvre et surtout un kit d'intervention en cas de convulsion. Quelle angoisse... et dire que cela peut se produire jusqu'à 6 ans !
Et miss lulubelle comment va t-elle après tout ça ? Et bien plutôt bien, même très bien. Je pense qu'elle n'a gardé aucun souvenir de ce qu'il s'est passé puisqu'elle était inconsciente. Pour le reste, à l'hôpital, malgré sa grande peur des médecins, elle a été très courageuse. Même si le temps était long (surtout pendant le transfert des antibios pendant 2h via le cathéter) elle a pris son mal en patience et est devenue une grande adepte de la salle de jeux de la pédiatrie dès qu'elle n'avait pas de fièvre. Elle n'a quasiment rien mangé pendant 4 jours mais grâce à la tétée elle n'a pas perdu de poids. Et niveau sommeil, elle a fait des supers nuits (vive le cododo respecté à l'hôpital, merci au personnel) et a donc bien récupéré.
De notre côté... et bien on se remet doucement, très doucement. On essaie d'apprendre à gérer l'angoisse d'une nouvelle crise, on essaie de pouvoir fermer les yeux sans revoir ces images affreuses, on tâche de récupérer peu à peu des mégas crèves qu'on s'est chopé dès notre retour à la maison. Bon autant être franc, on a l'air d'avoir pris 5 ans (au moins et chacun) mais bon...
Voilà donc, cette semaine affreuse s'achève ici et maintenant. Je voulais écrire vite ce message afin que la boucle soit bouclée (et histoire que la semaine soit bien pourrie jusqu'au bout, une grosse pensée pour Katy et Cédric) et qu'on tourne cette page (j'espère définitivement). Je ne remercierai jamais assez mon père pour ce qu'il a fait pour moi il y a 31 ans et pour ce qu'il a fait pour Lucile il y a une semaine. Et je ne dirai jamais assez à ma fille combien je l'aime, combien elle m'est précieuse, combien elle est tout pour nous.
Allez, on tourne cette page, notre lulubelle est en pleine forme, égale à elle-même. Drôle, vive, enjouée, maline... et pôlie ! Si si promis je vous raconte ca très vite !
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