Bibouillette, spiderwoman ? non speedywoman !
Après quelques jours d'absence et quelques petits commentaires sur le dernier post, les dignes descendants de Sherlock voir de Colombo l'auront bien compris... Notre petite bibouillette s'est enfin décidée à pointer le bout de son (joli, magnifique, superbe... oui oui je sais j'ai perdu toute objectivité) nez ! Notre petite Lucile est donc arrivée comme une fleur (enfin sur le coup j'ai plutôt eu l'impression d'un cactus mais bon...) le 4 mai à 3h43. Une nuit disons... épique dont on rigole maintenant mais sur le coup, ils étaient pas fiers le doudou et la fée ;o)
Spiderman 3, un film à "ch..." ou à accoucher ?
Après une petite aprem boutique avec ma sister ou un vieux à quand même trouvé le moyen de me griller à la caisse prioritaire avec la complaisance d'une xbsdfe de caissière (!), nous sommes donc partis, le doudou, la future marraine et moi (bien sûr) au cinéma pour voir le dernier Spiderman. Bon moi un peu à contre-coeur, je suis pas spécialement fan mais bon... c'est pas grave, ca passe toujours un moment. Pendant la séance, oups oups, je commence à me dire que j'ai des contractions et qu'elles me semblent de plus en plus rapprochées. Bon ca fait pas franchement mal, donc je sais pas si c'est ca. Je le dis à doudou qui espère alors vraiment que ca va tenir jusqu'à la fin du film hi hi ! Bon ouf pour lui, il verra le film en entier même si on commencait à avoir l'esprit un peu ailleurs quand même. A un moment d'ailleurs il se penche vers moi et me dis "tu crois que c'est pour ce soir ? au fond de toi tu ressens quoi ?" - "euh, de la trouille !"
23h, on est de retour à la maison. Je fais couler un bon bain, je prends deux spasfons comme on me l'a appris et je garde l'oeil sur le reveil... Les minutes passent, les contractions reviennent mais difficile de dire si c'est vraiment régulier. Vers une heure du matin (je vous rassure je rajoutais de l'eau chaude régulièrement dans le bain !) là je trouve que ca devient douloureux, mais supportable. Les contractions ne sont plus que toutes les 5 minutes. Il fait un orage du tonnerre, on habite à une grosse quarantaine de minutes de la clinique... on va peut être penser à y aller, quitte à y aller pour rien... Je reveille donc le doudou et lui dit de se préparer.
Bibouillette, speedywoman en puissance !
Sur tout le trajet, là je commence à sincèrement douiller. Les contractions sont de plus en plus proches, genre toutes les deux minutes... Je me vois déjà accoucher sur la bande d'arrêt d'urgence sous des trombes d'eau... Mais bon, ouf, on arrive sur le parking de la clinique et on va enfin savoir si c'est un vrai travail et si notre Bibouillette va naître dans les heures à venir (ah ah ah je m'esclaffe quand je me dis ca maintenant !)
2h45 donc, la sage-femme de garde nous reçoit, m'examine et m'annonce que je suis dilatée à 4 et vu mon col que ca va aller très vite. "Ah mon avis dans une heure on y va..." Euh et où ??? Gloups...
Alors petite parenthèse pour ceux qui n'ont pas suivi mes pérégrinations pré-accouchement, nous avions suivi une préparation basée sur l'aphtonomie et nous souhaitions, dans la mesure du possible, accoucher sans péridurale. Une primipare (j'adore toujours autant ce terme qui désigne, je le rappelle, une femme enceinte pour la première fois) met environ 10 à 12 heures de travail avant d'accoucher ce qui permet au cerveau de sécreter certaines hormones (endorphines...) qui rendent les contractions supportables puisqu'elles vont crescendo. Bon ca c'est la théorie ! Dans la pratique, en tous cas, pour moi... les 10 heures se sont transformées en 30 minutes donc passer de 4 à 10 en quelques minutes, mon cerveau il a rien eu le temps de sécreter et moi rien le temps de gérer... Bref je referme la parenthèse mais c'est pour que les gens comprennent qu'accoucher en 45 minutes top chrono c'est pas forcement cool...
Les sages-femmes me conduisent donc dans la salle d'accouchement, me percent la pôche des eaux et là, aïe ouille ouille, les contractions s'accélèrent en intensité. J'ai mal au dos, c'est affreux et au ventre. Je veux me lever pour pouvoir gérer la douleur mais on me dit que c'est impossible, le bébé est trop proche. On me met sur le côté, le doudou me masse pour essayer de soulager mon dos mais la douleur est atroce.
Au bout de quelques minutes (j'ai perdu la notion du temps) je dis que j'ai changé d'avis, je veux la péridurale ! Et là on me fait comprendre, ma pauvre dame, que ca va trop vite. Le temps que l'anesthésiste fasse le bilan sanguin Bibouillette sera née (et effectivement quand il a ramené les résultats elle était déjà aux soins !). Je comprends donc que ce sera sans péridurale et qu'il va falloir supporter ces douleurs atroces et là je suis intimement persuadée que vu que je n'ai aucune alternative, je vais tout simplement mourir !
Bon je sais ca peut paraitre excessif mais dans le feu de l'action promis juré craché j'en étais certaine. Je voyais pas comment j'allais pouvoir supporter cette douleur et surtout faire sortir ma Bibouillette. Quatre débuts de malaises plus tard pour le doudou ("oh il est vert votre mari" m'a dit la sage-femme), une bonne dizaine de "je vais mouriiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiir" pour moi et de "je suis désolééééééééééeeeee je gère rien", notre petite Lucile est sortie comme une fusée ! On me l'a tendu directement, le doudou pleurait et moi je répetais "elle est belle, elle est belle". Après une petite séance de couture à vif (mmmmmh quand y en a plus y en a encore !), on m'a ramené ma poupée qu'on a pu mettre au sein de suite en salle de travail. On nous a baissé les lumières, on a fermé la porte et on nous a laissé profiter, enfin, de notre famille.
Waouhhhh quel sentiment incroyable !